MISSIONS

Les missions de l'ASTP 

A s’en tenir à l’article 1 de ses statuts, l’Association pour le Soutien du Théâtre Privé a pour objet « la gestion d’un fonds de soutien au théâtre privé en vue de soutenir la création théâtrale, la production de spectacles d’art dramatique, lyrique et chorégraphique, la promotion et la diffusion des œuvres dramatiques lyriques et chorégraphiques en direction du public le plus large possible, de contribuer à la réhabilitation et à l’entretien du patrimoine architectural et au maintien de la vocation artistique des théâtres ».

On remarque ainsi l’assimilation immédiate souvent faite entre « l’objet » de l’association, à savoir « la gestion d’un fonds de soutien », et son identité même, puisque dans le langage de la profession, l’ASTP est couramment appelée « le Fonds de soutien ».

Cette assimilation est bien compréhensible, tant l’existence même d’un secteur théâtral privé est dépendante de ce « Fonds de soutien ».

Des missions régies par la loi 

Fort logiquement, les textes régissant la taxe fiscale perçue au profit de l’ASTP (article 77 de la Loi de finances rectificatives pour 2003, du 30 décembre 2003, et décret du 4 février 2004) reprennent l’énumération de ses missions, en détaillant plus précisément les conditions d’attributions des aides financées au moyen du produit de la taxe.

Le duo Jean Poiret et Michel Serrault dans La cage aux folles, ici en 1973 au Théâtre du Palais-Royal.

On découvre ainsi que les aides à la production et à l’exploitation de spectacles sont «remboursables en cas d’exploitation bénéficiaire, et attribuées en fonction de la capacité d’accueil de la salle, du nombre de représentations, de l’équilibre économique de la production, du montant de la participation directe de l’entrepreneur et des conditions concurrentielles de l’exploitation».
Ces quelques lignes extraites du décret du 4 février 2004 résument bien la logique d’intervention de l’ASTP, que l’on retrouve, sous une forme beaucoup plus détaillée, dans son règlement intérieur.

Des aides distribuées sans discrimination

On découvre également que le périmètre d’action de l’ASTP ne se limite pas aux seules aides à la production et à l’exploitation de spectacles dans les « lieux fixes » que constituent les théâtres, mais qu’elle s’étend également aux tournées.

Bien évidemment, ces missions de soutien ne peuvent être menées sans la préoccupation permanente de proposer au public une offre abondante et diversifiée de spectacles, sans aucun parti pris de sélectivité artistique. Par définition respectueuse de l’autonomie des théâtres, l’ASTP ne peut en aucun cas introduire dans ses principes d’intervention toute forme de discrimination pouvant laisser entendre qu’elle favoriserait tels ou tels répertoires ou genres spécifiques.

Soutenir la création de spectacles et l'emploi

En revanche, certains dispositifs ciblés, complémentaires au mécanisme de la garantie, permettent d’accompagner plus fortement la création de nouveaux spectacles, ou de spectacles générateurs de nombreux emplois artistiques ou techniques.

On ne saurait également oublier la mission patrimoniale essentielle qu'assume l'ASTP, à la fois sous l’angle de la préservation d’un patrimoine bâti exceptionnel, mais également sous l’angle de la préservation du modèle du « théâtre producteur ».

Art de Yasmina Reza, avec Jean Rochefort, Jean-Louis Trintignant et Pierre Vaneck, au Théâtre Hébertot en 1998.

Avec le recul de près d’un demi  siècle, tout les observateurs s’accordent à penser que sans l’existence de l’ASTP, bon nombre de théâtres parisiens auraient aujourd’hui purement et simplement disparu, ou se seraient reconvertis en simples lieux d’accueils.

Un espace de dialogue entre professionnels

Enfin, au-delà des textes, on doit souligner à quel point l’ASTP incarne ce lieu de dialogue permanent entre les professionnels du Théâtre Privé, directeurs de théâtres, mais également entrepreneurs de tournées, auteurs, metteurs en scène, comédiens, techniciens, et les pouvoirs publics, Ministère de la Culture et Ville de Paris. Cette mission non écrite ne se confond pas avec celle des organisations syndicales et professionnelles ; elle n’en demeure pas moins indispensable, tant les destinées du Théâtre Privé reposent étroitement sur ce subtil équilibre entre l’initiative privée et l’appui que lui accordent les pouvoirs publics.